L'aïkido au féminin

S’il est un art martial dans lequel les femmes excellent, c’est bien l’aïkido. En effet, l’efficacité de l’aïkido ne repose pas sur la force physique, mais sur le déplacement, l’engagement du bassin, le relâchement musculaire, l’attention à l’autre… Au point que, dans la progression de certains pratiquants, la force pure peut se révéler être un handicap. Ce que Mariko Takamizo (7ème dan Aïkikaï, shihan), instructrice à l'Aïkikaï de Tokyo, explique très clairement dans cet entretien.

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L’aïkido est une activité physique parfois intense et un art martial particulièrement efficace, mais l’idée de dominer l’autre n’y a paradoxalement pas sa place. Le sens de la pratique est de progresser avec le ou la partenaire, principe Yin que les femmes parviennent souvent à mettre bien mieux en pratique !
La progression en aïkido est d’abord une affaire d’attention, d’observation, de régularité, de persévérance, toutes qualités que les nombreuses pratiquantes d’aïkido, et de l’IAA en particulier, démontrent à chaque cours. Ce qui explique qu’elles soient aussi bien représentées parmi les plus hauts gradés et les enseignants de l’IAA.

Youlika M, 5èmedan, BEES, DEJEPS, membre de la Commission Nationale Féminine de la FFAB, professeur à Noyelles les Seclin (Nord) :
J'ai commencé l'Aïkido à l'âge de 20 ans.
Lors de mes études, l'un de mes professeurs nous a un jour présenté cet art martial à l'occasion de l'un de ses cours. C'est ce jour-là que j'ai découvert l'Aïkido et c'est à partir de ce jour que j'ai décidé d'en faire.
L'idée de pratiquer un art martial m'enthousiasmait depuis longtemps. La philosophie et les mystères des arts martiaux, la perspective de se dépasser soi-même, de maîtriser son corps et son esprit me fascinaient et m'attiraient.
Je pratique l'Aïkido depuis 2001.
Les raisons qui m'ont motivée à commencer cet art martial sont toujours présentes. Néanmoins, la pratique m'a apporté bien des surprises. Des rencontres riches et insoupçonnées, le dépassement de l'appréhension du contact physique, le développement de la proprioception, de sensations et d'écoutes “physiques” de l’autre, l'engagement, la souplesse du corps et de l'esprit...
Dans le club où j’ai débuté (NDLR : l'Institut Aixois d'Aïkido !), les enseignants n’ont jamais fait de différences entre des pratiquants masculins ou féminins, grands, petits, gros, jaunes, verts ou blancs. Ils encourageaient et accompagnaient tous leurs élèves sur le long chemin de l'Aïkido.
L'Aïkido reste pour moi, comme tous les arts martiaux, une discipline martiale asexuée, qui est un moyen pour tous de développer la volonté, la persévérance, l'investissement, la présence que l'on met dans ce que l'on fait. Il peut faire partie d’une portion de sa vie ou de sa vie entière, il reste riche d'enseignements.

Kris K
Les arts martiaux m’ont toujours intéressée, d’autant plus que mon père pratiquait le karaté. J’ai hésité entre plusieurs arts martiaux, mais après avoir vu une démonstration dans un salon des sports, j’ai commencé à pratiquer l’aïkido. Le fait qu’on n’a pas besoin de force physique pour pratiquer me plaisait beaucoup ; en outre, on n’apprend pas à attaquer, mais à se défendre, en cas de besoin. Et puis, contrairement à beaucoup d’autres sports, il n’y a pas de compétition. Pratiquer l’aïkido est donc un vrai plaisir, puisqu’il n’y a pas de pression pour s’améliorer le plus vite possible ; on peut s’entraîner à son propre rythme.
L’aïkido m’aide non seulement à me détendre, mais aussi à "accepter l’adversaire", chose à laquelle je n’aurais jamais pensé avant. Cela fait maintenant quelques années que je pratique, et je continue à progresser et à avoir de plus en plus confiance en moi.

Juliette B
Sur les conseils d'un ami, ancien pratiquant, je me suis inscrite aux cours d'aïkido proposés dans ma fac à Paris. J'ai accroché tout de suite, et ce pour plusieurs raisons. Pour le côté "sport", qui permet d'utiliser tous ses muscles, ceux de droite comme ceux de gauche, et qui fait que l'on se sent "complet" à la sortie du cours. Pour le côté "défense", car on connaît mieux son corps et on prend de l'assurance dans ses gestes. Mais surtout pour le côté "génial" de l'aïkido, parce que tout est basé sur l'anatomie et la mécanique du corps et que l'on utilise la force de l'adversaire pour mieux la retourner contre lui !
Après une coupure de quelques années due à quelques déménagements, bien décidée à reprendre l'aïkido, j'ai poussé la porte du dojo de l'Institut Aixois d’Aïkido. L'accueil très chaleureux lors du cours d'essai, la manière d'enseigner et la convivialité au sein du club ont fait que j'y ai adhéré dès la fin de ce premier cours !

Xi C
La première fois que j’ai vu pratiquer l’aïkido, c’était au Japon. Mon frère pratiquait dans un dojo. En regardant, ça m’a impressionnée : les gestes harmonieux et les techniques efficaces m’ont beaucoup plu. Ce fut également le cas de la philosophie de l’aïkido : l’harmonie entre l’esprit et le corps, sans attaque agressive, sans force.
Grâce aux conseils de mon ami et voisin Rémi qui pratiquait cet art martial, j’ai fait un cours d’essai. L’ambiance chaleureuse au sein du club, la patience des enseignants, les sourires des membres de l’IAA, ont fait que j’ai accroché immédiatement. Depuis, je pratique environ huit heures par semaine.
L’Aïkido est pour moi un moyen de maintenir ma forme, et il me donne de plus en plus de confiance en moi. C’est aussi une discipline où on partage et on communique ; il y a un véritable échange avec les autres, comme dans une grande famille. On pratique et on progresse ensemble. Je crois que j’ai trouvé le bon chemin ! Je continue et continuerai… Comme dit Morihei Ueshiba (NB : le fondateur de l’aïkido) dans une forme de "doka" :
« Kojo wa / Hiji mo keiko mo / Araba koso / Gokui nozomuna / Mae zo mietari  »
« Les progrès viennent / À ceux qui s’entraînent / Selon les principes internes et externes / Ne cherchez pas de "technique secrète" / Car tout est inscrit devant vos yeux  »

Charlotte F
J’ai entendu parler de l’Aïkido pendant toute mon enfance car mon père a pratiqué pendant des années, mais l’idée d’essayer moi-même n’a germé que récemment.
Attirée par les arts martiaux, mais n’ayant pas envie de formes trop violentes, c’est naturellement que j’ai orienté mes recherches vers l’Aïkido. Ce que j’ai lu sur l’esprit et les valeurs de cette pratique m’ont convaincue d’essayer. Alors j’ai osé, à la rentrée dernière (2022), franchir le pas et monter sur le tatami avec l’IAA.
J’ai beaucoup apprécié l’accueil, des professeurs et pratiquants du club, qui dès mon cours d’essai a été très agréable. Ils m’ont de suite mis en confiance et suivi de façon personnalisée, me donnant des conseils pour comprendre les techniques. C’est d’ailleurs un esprit qui perdure car les « anciens » transmettent et partagent leurs savoirs à chaque cours, ce qui est très enrichissant.
La pratique m’a beaucoup plu également. Après des années de danse et de yoga, je vois une vraie complémentarité dans ces disciplines. Comme si l’Aïkido en était un prolongement. La fluidité du mouvement, le fait de devoir se passer de force physique pour déstabiliser et surprendre son adversaire, le travail sur son propre corps par le placement, le relâchement, et sur le corps de l’autre dans la recherche du déséquilibre, en font une pratique très riche.
Après un an, je ressens déjà les bienfaits de la pratique, même hors du tatami.
En sortant de mon cours d’essai, je savais que l’Aïkido et l’IAA me conviendraient, je ne me suis pas trompée !


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